2) la colère

Passé le choc du deuil, on recherche souvent une raison à ce drame… Une raison ou un coupable, sur qui va se cristalliser notre colère. Cette dernière peut être tournée vers soi-même, vers un tiers et/ou vers la personne disparue (comme nous le verrons plus bas, il s'agit d'une réaction tout à fait naturelle, qui n'entache en rien l'amour porté au défunt). Les sentiments de colère et de culpabilité ayant tendance à revenir fréquemment durant le processus de deuil, mieux vaut apprendre à les canaliser.


1. La colère contre soi-même

Même si, en réalité, nous ne sommes responsables en rien du drame qui arrive, nous nous sentons coupables. C'est souvent encore plus vrai pour des parents… Éprouvez de la colère contre soi-même est donc parfaitement naturel mais sur le long terme, elle peut provoquer des ravages ! Il est donc très important de s'en défaire aussi tôt que possible (nous verrons des solutions possibles dans le dernier paragraphe).


2. La colère contre un tiers

Colère contre le médecin qui a posé le diagnostic, contre les pompiers "qui ne l'ont pas sauvé(e)", contre des membres de la famille ou des amis qui auraient plutôt dû, selon nous, réagir de telle ou telle façon… Nos nerfs sont à vifs et nous pouvons exploser contre n'importe qui, n'importe quand ! Une réaction tout à fait naturelle en cas deuil, mais qui est malheureusement très éprouvante pour nous et notre entourage…


3. La colère contre le disparu

Quand la colère est tournée contre la personne disparue, il s'agit souvent d'un signe de souffrance exacerbée. Quand on aime aussi fort quelqu'un, il peut en effet arriver, même de manière inconsciente, qu'on lui en veuille de nous avoir quittés. Bien sûr, le plus souvent, le ou la disparu(e) n'y est strictement pour rien et on le sait très bien… Pourtant, on ne peut s'empêcher, pour le moment du moins, d'être en colère. Et comme si cela ne suffisait pas, on culpabilise, en plus, d'éprouver de tels sentiments !


4. La colère : bonne ou mauvaise ?

Les deux en vérité. Techniquement, on peut dire que la colère est à l'esprit ce que la fièvre est au corps : le simple signe que nous sommes en train de nous "défendre" contre un élément extérieur qui nous agresse. Dans notre cas, la perte de l'être aimé. Vue sous cet angle, la colère est donc plutôt un élément positif : nous ne sommes plus dans l'inertie, le choc, nous sommes en train de réagir à l'évènement. Toutefois, si nous ne parvenons pas à la maîtriser et qu'elle s'installe trop longtemps, la colère peut vraiment nous empoisonner l'existence.


5. Des pistes pour combattre la colère et la culpabilité

En tout premier lieu, n'ayez pas honte d'être en colère : c'est plus que normal que vous le soyez compte tenu des circonstances. Mieux vaut l'exprimer pour l'extérioriser qu'essayer vainement de l'étouffer. Vous pouvez par exemple parler de ce sentiment avec vos proches, votre médecin de famille ou encore un psychologue si vous en consultez un… Vous pouvez également tenir un journal intime et y coucher tous les sentiments qui vous troublent. Autre idée : trouvez une activité "défouloir", par exemple un sport, qui vous permettra d'évacuer progressivement votre agressivité.